Travaux de performance énergétique et énergies renouvelables dans le bâtiment : 42 % de plus de professionnels seront nécessaires d'ici 2014
A l’occasion des Journées Nationales des Maisons de l’Emploi et des Plans Locaux pour l’Insertion et l’Emploi, les 8 et 9 décembre à Rennes, l’ADEME et l’Alliance Villes Emploi présentent les résultats de l’expérimentation « Maisons de l’Emploi et Développement Durable ». Au plus près du terrain, ce projet permet d’identifier les besoins en emplois et en compétences des territoires français et d’établir des plans d’actions adaptés. Finalisé avec succès sur 3 territoires (Lille, Bayonne et le Grand Nancy), il a déjà mobilisé plus de 1 300 acteurs locaux et a été étendu à 30 autres Maisons de l’Emploi.
Télécharger le communiqué de presse du 08/12/11 (PDF - 1 Mo)
Sur tous les territoires, un besoin croissant en compétences et main d’œuvre
Le diagnostic réalisé sur les 33 bassins d’emploi (Etudes menées par le BIPE sur les 3 premiers territoires lillois, bayonnais et nancéen, et par le CERC sur 30 territoires) a principalement porté sur le secteur de la construction, premier concerné par les évolutions réglementaires liées à l’environnement. Il a permis de comprendre plus précisément les besoins liés au marché de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
Le marché de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables, l’avenir du bâtiment
(Etudes menées auprès de 7 millions d’habitants, 3,5 millions de logements, 39 000 entreprises et 154 000 salariés concernés)Si le potentiel du marché devrait rester stable jusqu’en 2014, la part du chiffre d’affaires liée à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables devrait croître de 47 % à 330 % selon les territoires, notamment avec l’introduction de la RT 2012 (Réglementation thermique 2012 : www.rt-batiment.fr).
Les maîtres d’ouvrage, particuliers et collectivités, connaissent mal ces nouvelles réglementations et auront de plus en plus recours aux professionnels, en matière de conseil comme pour la réalisation des travaux. Sur 154 000 salariés sondés sur les territoires étudiés, ils étaient 29 000 professionnels du bâtiment (équivalents temps plein) à travailler sur des chantiers de performance énergétique et de qualité environnementale en 2009. D’ici 2014, ce sont 69 000 professionnels (équivalents temps plein) qui devront être mobilisés pour répondre à la demande, soit 42 % de plus.
Ces nouveaux besoins en compétences nécessitent que la profession évolue et ce, dans tous les corps de métier, notamment la maçonnerie, la plomberie, le chauffage ou encore la menuiserie. La performance énergétique ne sera au rendez vous que si une approche globale de l’ensemble du bâtiment est réalisée. Les différentes techniques et le matériel mis en œuvre doivent se compléter, pour mettre en place des synergies, améliorer les résultats et accroître la rentabilité à investissement égal. Or, cet audit a révélé que peu de professionnels sont aujourd’hui en mesure de faire face à cette demande d’approche globale, en particulier par un manque de connaissance des enjeux.
Un enjeu de taille : une offre de formations à la hauteur des besoins en compétences
Directement liés aux priorités fixées par les objectifs du Grenelle Environnement (réduire les consommations d’énergie de 38% et les émissions de gaz à effet de serre de 50 % d’ici 2020), les principaux besoins en formation portent sur la mise en œuvre de matériaux d’isolation, la pose d’équipements à base d’énergies renouvelables et l’étanchéité à l’air.
L’audit a pourtant révélé que pour 8 chefs d’entreprise sur 10, la formation était difficilement accessible par manque de temps.
Un plan d’actions sur mesure pour chaque territoire
Véritable outil de pilotage, le diagnostic a permis à l’ADEME et l’Alliance Villes Emploi d’élaborer des plans d’actions portés au niveau de chaque territoire afin d’apporter sur le terrain des réponses concrètes en adéquation avec les besoins des entrepreneurs locaux.
Pour définir des programmes adaptés à chaque contexte local, les résultats de ce diagnostic ont en effet été exploités au travers d’« ateliers de prospective participatifs », réunissant les acteurs économiques de chaque territoire concerné.
Présents dans chaque territoire, des chargés de mission de l’ADEME et de l’Alliance Villes Emploi accompagnent professionnels, collectivités et grand public à chaque étape.
1 - Agir sur la demande en travaux
L’évolution de l’activité des entreprises locales résulte aussi de la demande de leurs clients. C’est pourquoi la sensibilisation du grand public mais aussi des élus et la formation des maîtres d’ouvrage publics sont des volets essentiels du plan d’actions local.
L’action de l’ADEME et de l’Alliance Villes Emploi sur le terrain : |
2 - Accompagner l’évolution de l’offre de travaux
Les chefs d’entreprises sont la cible prioritaire des plans d’action puisqu’ils sont le relais des politiques d’amélioration des compétences auprès de leurs salariés. Parallèlement aux actions de sensibilisation et de formation, la commande publique est également un levier important de la prise de conscience des professionnels et in fine de leur performance.
L’action de l’ADEME et de l’Alliance Villes Emploi sur le terrain : |
3 - Soutenir l’activité et favoriser l’accès à l’emploi
Les besoins identifiés par l’audit doivent faire l’objet de réponses sur mesure pour accompagner la croissance du territoire. Ainsi, l’ADEME et l’Alliance Villes Emploi ont développé un programme en quatre points, déclinables en fonction des enjeux locaux.
Programme de l’ADEME et de l’Alliance Villes Emploi :
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4 - Lutter contre la précarité énergétique
L’amélioration de la performance énergétique des logements est la clé de la réduction de la précarité énergétique : elle permet d’améliorer significativement le confort des habitants tout en diminuant leur facture énergétique. Les entreprises du bâtiment ont donc un rôle essentiel à jouer.
L’action de l’ADEME et de l’Alliance Villes Emploi sur le terrain : |
Les plans d’actions, devenus exemples à suivre, sont ensuite centralisés dans une base de données nationale accessible à toutes les Directions Régionales de l’ADEME et aux membres du réseau Alliance Villes Emploi pour encourager le développement des bonnes pratiques.
Où trouver plus d’informations sur l’expérimentation « Maisons de l’Emploi et du Développement Durable » ?
La naissance et le développement de ce dispositif inédit sont racontés dans un « mook » (magazine-livre) publié aux éditions Autrement : « Quand le bâtiment se met au vert, les territoires se mobilisent ».
Réalisée avec l’ADEME et Alliance Villes Emploi, cette publication encourage l’ensemble des territoires français à s’investir dans l’évolution nécessaire des compétences dans ce secteur, en donnant à voir :
- les études réalisées sur les marchés locaux,
- les plans d’actions menés par chaque territoire,
- les témoignages des acteurs impliqués (décideurs publics, entrepreneurs, formateurs…).