Repenser les villes dans une société « postcarbone »
L’idée d’une transition vers une société dite « postcarbone » fait peu à peu son chemin, avec pour objectifs principaux : une division par quatre d’ici à 2050, par rapport à 1990, des émissions de gaz à effet de serre (dans les pays du Nord), une quasi-autonomie à l’égard des énergies carbonées (pétrole, gaz, charbon), une capacité suffisante d’adaptation aux changements climatiques, et enfin, une attention plus grande aux situations de précarité énergétique.
A été lancé en 2009, un programme copiloté par la Mission prospective du ministère français de l’Écologie et par l’ADEME : « Repenser les villes dans une société postcarbone », dont les travaux sont encore en cours en vue d’un rapport final prévu en 2013, et auquel la revue Futuribles consacre, ce mois-ci, un dossier spécial, coordonné par Jacques Theys, qui a lancé ce programme, et Éric Vidalenc, qui en est aujourd’hui coresponsable avec Nathalie Etahiri.
Leur article, en ouverture de ce dossier, présente la démarche et les réflexions au cœur de ce programme qui analyse en profondeur le rôle que les villes jouent, ou pourraient jouer, dans la promotion d’évolutions et ruptures majeures en faveur d’une société postcarbone. Les auteurs y présentent en particulier les six scénarios de transition qui ont été élaborés en vue de proposer divers cheminements possibles vers des villes postcarbone à l’horizon 2050, au travers d’actions et mesures très concrètes dans le domaine des politiques de transport, de logement, dans les choix énergétiques, l’habitat, les modes de vie, etc. Ils soulignent enfin un enjeu majeur sous-jacent à une telle ambition : la capacité à articuler les trois temps de l’action — les court, moyen et long termes.