Donner du sens aux discours environnement pour mieux sensibiliser les jeunes de 15-18 ans
« Les mots de l’environnement pour les 15-18 ans »
Enquête de l’ADEME réalisée en partenariat avec l’Institut Médiascopie
Les jeunes jouent un rôle capital dans l’évolution de notre société et particulièrement en matière d’environnement. Un sondage récent de l’ADEME révèle une fois de plus la grande sensibilité des 15-24 ans aux questions environnementales. Ainsi, ils sont 79 % à estimer que le changement climatique est lié aux activités humaines, contre 68 % des interviewés en moyenne et 66 % à penser que les conditions de vie deviendront extrêmement pénibles à cause des dérèglements climatiques, contre 52 % des interviewés en moyenne. Si ces jeunes sont sensibles aux questions environnementales, il est essentiel pour l’ADEME de les impliquer concrètement et pour cela, de mieux cerner leurs préoccupations et de définir un discours juste qui a du sens pour eux.
Quelles sont les attentes des jeunes sur les questions liées à l’environnement ? Quels mots utiliser pour mieux les sensibiliser ? Quelles bonnes pratiques valoriser pour les intéresser à ce sujet ? Autant de questions auxquelles l’ADEME s’est intéressée notamment dans une enquête réalisée par l’Institut Médiascopie auprès des 15-18 ans (l’enquête réalisée par l’Institut Médiascopie a consisté à récolter l’avis et le jugement de 500 jeunes âgés de 15 à 18 ans sur les 150 mots constitutifs de l’univers de l’environnement.).
Télécharger le communiqué de presse du 17/10/11 (PDF - 57 Ko)
Télécharger la synthèse de l'enquête "Les mots de l'environnement pour les 15/18 ans (PDF - 600 Ko)
Les 15-18 ans souhaitent agir pour l’environnement, mais ils refusent de culpabiliser et d’être « les victimes des errements du passé »
Trois grands enseignements se dégagent de cette enquête :- Les 15-18 ans ont conscience qu’ils participent à la dégradation de l’environnement, notamment à travers l’usage des téléphones portables. Cependant, ils soulignent que d’autres ont pollué avant eux ou polluent aujourd’hui bien davantage. Ils considèrent qu’ils n’ont pas à prendre en charge des problèmes générés par leurs prédécesseurs. Les jeunes de 15-18 ans ne souhaitent pas être considérés comme une “génération sacrifiée”.
- En termes de communication, les jeunes de 15-18 ans s’estiment peu sensibles aux discours actuels des pouvoirs publics les invitant à lutter pour l’environnement. Ils se disent plus à l’écoute d’un discours non culpabilisant - simple et concret - articulé autour des conséquences de leurs actes et pointant les bonnes initiatives.
- Aux yeux des 15-18 ans, ce sont les associations qui sont les plus actives dans le domaine de l’environnement. De leur côté, les jeunes se disent prêts à « participer », via des missions de service civique dans l’environnement par exemple ou en s’engageant, au niveau local, dans le nettoyage de la nature. Ils citent aisément les éco-gestes au quotidien comme une manière concrète d’agir.
Pourtant, même si quelques-uns de ces éco-gestes sont aujourd’hui bien connus, les jeunes, sensibilisés depuis plusieurs années, sont assez dépourvus sur les actions qu’ils peuvent mener à leur âge et ont souvent besoin, pour s’impliquer davantage, d’être encadrés.
Les jeunes sont une cible à part, dont les sphères familiale et scolaire sont particulièrement prescriptrices sur les questions liées à environnement
L’enquête « Les mots de l’environnement pour les 15-18 ans » confirme que les jeunes représentent une cible particulière qui a besoin de voir du sens dans les messages qui lui sont adressés tout en n’étant pas encore prêts à recevoir les informations destinées aux adultes. En parallèle, un travail de recherche initié par l’ADEME en 2009 sur « Le climat à l’école ? » a mis en lumière le rôle essentiel des enseignants et des associations intervenant dans les établissements scolaires pour transmettre les messages aux jeunes.
Depuis son lancement en mars 2009, l’animation du site M ta Terre, destiné aux adolescents, a elle aussi été riche en enseignements :
- Les adolescents sont avides de comprendre le monde mais n'accordent que peu d'intérêt à la recherche d'information de façon autonome (en dehors du cadre scolaire ou d'activités extra-scolaires encadrées).
- La communication sur les gestes peut être ressentie comme une « injonction à agir », une situation mal perçue par des jeunes de cet âge, qui ont davantage besoin de comprendre ce que leurs actes impliquent pour pouvoir décider eux-mêmes de ce qu’il est important de faire ou non.
Pour renforcer leur intérêt et les impliquer davantage, l’ADEME a développé des modes d’actions privilégiés spécifiques pour les 15-18 ans
Le travail en réseau avec les acteurs éducatifs, une présence on-line plus importante sur des sites bien identifiés par les enseignants, la création d’outils ludiques, un travail en continu pour rester à l'écoute des jeunes et leur offrir un discours adapté sont les éléments clés mis en place par l’ADEME pour parler aux jeunes. La demande des enseignants et les connexions sur M ta Terre sont en constante progression et confirment l’intérêt de tous pour ces nouveaux outils.
Quelques initiatives mises en place par l’Agence :
- L’ADEME travaille à l’élaboration d’outils très variés, permettant aux jeunes de bénéficier de l’information dans un langage adapté à leurs connaissances. Souvent en lien avec le programme scolaire, ces outils peuvent servir de supports de cours :
- Des dossiers thématiques publiés sur M ta Terre. A noter, le dossier du mois d’octobre présente aux jeunes les résultats de l’enquête Médiascopie dans un langage plus simple. La priorité est donnée à l’humour décalé et à la reprise de leurs discours. A découvrir sur www.mtaterre.fr
- Des expositions sur l’énergie, l’environnement et le changement climatique
- La fourniture gratuite de guides pratiques pouvant être diffusés en classe (le compostage, les déchets, le changement climatique, « Petites réponses à de grandes questions sur la planète », etc.). Pour consulter ces guides : ecocitoyens.ademe.fr. - L'ADEME a mis en place des partenariats avec des acteurs proches du réseau des enseignants pour leur permettre d’accéder plus facilement à l’information et d’en découvrir les nouveaux outils : le Web Pédagogique ou le CIDEM (Centre de ressources pour ceux qui souhaitent s’informer, agir ou faire émerger leur conscience citoyenne). Elle apporte également son soutien à des plates-formes éducatives, comme : www.education-developpement-durable.fr ou la plate-forme éducative du projet scientifique TARA Océans (Tara est un bateau entré dans l’histoire en réussissant la traversée de l’Océan Arctique. Tara Oceans est la 7ème expédition, débutée en 2009 en collaboration avec une centaine de scientifiques internationaux et le soutien de fonds privés et institutionnels), entre autres.
- L’ADEME propose des outils ludiques en ligne pour les jeunes, comme :
- Le jeu Ecoville (sur M ta Terre) qui consiste à construire une ville durable
- Le film "La Kolok" qui met en scène une bande d'étudiants confrontés aux choix "écolos ou non" de la vie quotidienne. Des adolescents ont participé à l’écriture des scénarios. - Enfin, l’ADEME développe des projets plus originaux, autour de l’art notamment. L'Agence a ainsi collaboré aux côtés du Centre Pompidou à l’ouverture pendant 3 mois d’un espace "Green Attitude" destiné aux 13-16 ans. Au programme, des ateliers, des artistes avec qui il s’agit d’aborder la valorisation des déchets, les espaces urbains, la consommation... Cette manifestation se déroule du 08 octobre 2011 au 08 janvier 2012 (14h - 18h) au Studio 13/16 du Centre Pompidou. Le programme est disponible sous ce lien : www.centrepompidou.fr
Méthodologie de l’enquête...Comment les 15-18 ans perçoivent-ils les questions qui touchent à l'environnement et comment faut-il leur en parler ? Pour répondre à ces questions, l’Institut Médiascopie a soumis au jugement d’un échantillon représentatif de 500 jeunes âgés de 15 à 18 ans (aux profils sociodémographiques et aux parcours scolaires diversifiés) 150 mots de l'environnement sur 2 échelles : l’une d’évaluation (“plus ce mot est bon pour l’environnement / moins il est bon pour l’environnement”), l’autre d’implication (“plus vous vous sentez concerné par ce mot / moins vous vous sentez concerné par ce mot”). Munis de leurs 2 notes, les mots ont été projetés dans un graphique et interprétés selon leur position. L’enquête a eu lieu entre le 7 et le 15 mai 2011.NB : La méthode d’enquête “Les Mots de” est une création exclusive de l’Institut Médiascopie. Appliquée à des thèmes du débat public, des entreprises, des territoires, des produits, des marques ou des personnes, elle permet de faire émerger les représentations collectives, la “carte mentale des Français” sur le sujet traité. A?n d’accroître la lisibilité des mots et ceux-ci n’obtenant jamais de note inférieure à 1/10 ou supérieure à 9/10 sur l’axe vertical, et inférieure à 2/10 ou supérieure à 9/10 sur l’axe horizontal, nous avons fait le choix de ne visualiser, sur le premier axe, que les notes de 1 à 9, et sur le second, que les notes de 2 à 9. |